Les partisans d’un glissement de la fiscalité sur le travail vers la TVA estiment qu’une augmentation de la TVA n’est pas nécessairement une mesure antisociale. «Ne paie que celui qui dépense de l’argent. Une personne riche dépense plus d’argent. En termes relatifs, les citoyens plus aisés contribuent donc davantage» affirment-ils. Mais présenter les choses ainsi, n’est-ce pas dire que certains groupes de la société peuvent s’approprier plus de choses que d’autres? Ceci ne signifie pas que j’opte pour une société où tous auraient exactement la même chose. Mais je souhaite par contre une société où chacun dispose de suffisamment de services et de biens de qualité pour pouvoir mener une vie agréable, tout en tenant compte de la pérennité de notre planète et de la pénurie qui y sévit. C’est loin d’être le cas dans le monde actuel où 3,5 milliards d’êtres humains doivent s’en sortir avec 2,5 dollars par jour! C’est loin d’être le cas aussi en Belgique où 3,5 millions de citoyens doivent survivre avec moins de 1.000 euros par mois alors que le 1% le plus riche de la population dispose d’une fortune dépassant les avoirs des 60% les moins riches de la population.
Affirmer que les riches dépensent plus que les pauvres et que, de ce fait, une augmentation de la TVA n’est pas une mesure antisociale, c’est oublier les disparités qui existent entre la qualité des biens et des services. Les biens de moindre qualité ne sont-ils pas non seulement moins chers mais également plus fragiles ? Sommes-nous d’accord pour dire que seuls les riches peuvent s’acheter du matériel convenable et habiter dans des maisons solides pour la seule raison qu’ils dépensent plus ?